6 au 19 novembre
Dimanche aux chutes
Tout commence par une randonnée sous le soleil ardent et l’arrivée de la saison sèche qui se fait de plus en plus sentir. Comme cela fait quelques semaines qu’il ne pleut plus, l’équipe est partie à la recherche d’une cascade. Très peu de personnes connaissent l’emplacement de la cascade, nous avions donc besoin d’un guide. Nous devions le retrouver à un baptême et partir par la suite avec lui. Nous avons marché une heure pour trouver une première cascade magnifique, mais où il était impossible de se baigner. L’eau avait creusé des sillons avant de disparaître dans un trou dans la montagne. On a repris la route en passant dans les champs montagneux de cultivateurs de fonio, de riz et d’autres céréales avant de tomber sur LA chute.
Malheureusement pour nous, les personnes qui nous accompagnaient ne voulaient pas que l’on se baigne de peur que nous soyons emportés par le diable ( interprétez le comme vous le voulez, c’est aussi ce qu’on a fait!). Nous avons donc trempé les pieds après toute cette marche et pris des photos avant de devoir quitter.
De retour au chantier
Cette semaine, pendant que les coffreurs préparaient la deuxième ceinture, les maçons et manoeuvres nivelaient le remblai des classes avec Alimou et Amadou pour se préparer à la dalle sur sol. Pendant ce temps, Halimatou, Karimata, Aïssatou, Mokoba et Samba mettaient en place le grillage de la clôture. Cest 260 m qui ont pu être installés avec beaucoup de patience. Ce ne sont pas des rouleaux de grillage comme on se l’imaginait…beaucoup de corrections aux mailles ont dû être apportées.
Mercredi, les bénévoles de la communauté nous ont rejoints pour participer à la coulée de la base du grillage dans le béton. Pourquoi autant d’intensité dans notre grillage en le coulant dans le béton? Bien, c’est qu’il n’est pas fait pour empêcher les enfants de traverser sur la rue comme au Québec, mais pour empêcher plutôt les vaches, les moutons et les chèvres de venir déféquer dans les bâtiments. On ne veut donc pas qu’ils passent en dessous.
Le plus gros de la tâche est fait, il ne reste qu’un espace à fermer, terminer la coulée de béton à la base et mettre en place les portails.
Les maçons ont aussi commencé la finition au crépis des éléments de béton, ce qui donne un look beaucoup plus élégant à l’école, mais qui n’était pas prévu à l’échéancier. Nous estimons toujours terminer autour du 5 décembre si tout roule comme sur des roulettes.
De notre côté, nous avons mis en place les treillis de la dalle dans les classes et les bureaux. Il a fallu précouper les armatures de 6 mm, les marquer et les attacher au 500 mm. Cela aura pris 4 jours. Samedi matin, la dalle de la salle des professeurs a pu être coulée. Une autre étape entamée! On voit la fin approcher et la pression se fait sentir.
La nouvelle mascotte
Vous souvenez-vous de Fidel le chien dans le blogue 2? Bien 3 jours après, il a disparu. Mais depuis 2 semaines, nous avons une nouvelle présence sur le chantier. Elle n’a seulement que quelques semaines, mais est souvent seule. Sa mère vient seulement quand elle l’appelle. Nous l’avons surnommé Briquette et c’est une chèvre. Elle aime se prélasser dans nos tas de briques et dans les salles de classe.
Samedi case
Samedi le 12 novembre, c’est journée habituelle du marché pour Karimata, Halimatou et Aïssatou. Lors de notre traditionnelle pause crème glacée, Souleymane, notre partenaire responsable à Pilimini, nous organise une nuit dans une case chez des locaux.
Nous avons donc préparé nos sacs de couchage et matelas pour aller rejoindre notre famille d’accueil dans le petit village de Donghol Bando. Halimatou et Karimata avaient acheté des aliments au marché plus tôt pour que nous puissions préparer le repas avec les dames de cette grande famille. Au menu, entrée de manioc et plat de attiéké avec poisson. On se sentait comme à une soirée de camping à cuisiner au feu de bois. C’était noweli (ce qui signifie délicieux en poulard)!
Avant de retourner à la case, une petite séance de thé nous attendait. C’est Amadou et Adama qui nous ont préparé les 2 services de thé et le chaud blanc. Encore une fois, noweli!
La nuit fut plutôt confortable. Le lendemain on a pu mieux visiter les lieux et les habitations de nos hôtes. La famille est au sommet d’une colline qui offre une vue presque 360 à certains endroits, dont Pilimini Centre et même des villages cachés que l’ont ne voit pas de chez nous. Les dames nous ont préparé le déjeuner en matinée, le Fouti, plat constitué de fonio, d’huile rouge et d’une sorte d’épice que l’on nomme néré agrémenté d’une sauce de gombo.
Ce fut une super expérience entourée de personnes chaleureuses et généreuses.
De retour à la maison, petit coup de pression quand on se rend compte qu’on va bientôt manquer de liquidité pour payer de grosses commandes. On convient donc qu’Adama, Amadou et Alimou doivent partir à Labé en début de semaine.
Les dernières commandes
Lundi matin, les garçons quittent pour Labé avec Mustafa. Pendant la journée, ils sont allés payer les fournisseurs pour la commande des bureaux, des portes et fenêtres et du ciment. La livraison est prévue pour la fin novembre. N’ayant pas réussis à trouver un transport pour revenir, ils ont dû passer la nuit à Labé à la demeure de Cherif, le contremaître du chantier. Adama en a profité pour dormir dans l’havre de repos du père à Cherif, digne d’un vrai Airbnb!
Pendant ce temps sur le chantier, les filles continuent le treillis de dalles des sections manquantes tout en accueillant les bénévoles pour continuer la clôture. Parallèlement, tous nos ouvriers sont occupés sur l’élévation des briques.
Attention le feu c’est chaud c’est dangereux
Depuis notre arrivée ici en Guinée, nous avons remarqué que le feu est grandement utilisé pour se départir des déchets, mais aussi pour désherber les herbes sèches au début de la saison sèche. Cette méthode permet de diminuer le risque d’incendies qui peuvent devenir incontrôlables plus tard dans la saison. Sur le moment, Adama à prit ce cliché de Mariama qui rapportait du bois pour la cuisine.
À la patate chez Alimou
Mardi, les garçons sont de retour de Labé. Ils ont réussi à faire de belles trouvailles et ont ramené plusieurs produits assez rares en Afrique à la maison. Parmi ceux-ci se trouvait des saucisses à Hot-Dog. Avec les pains les plus semblables à ceux pour hot dog que nous pouvions trouver, nous avons donc pu nous faire une soirée Fast Food. Alimou s’est occupé de la cuisson en réussissant même à faire cuire les pains à la vapeur. On se serait cru au LanETS dans la cantine du PRÉCI. Ce fut également une opportunité pour nous de faire goûter un met typiquement américain à nos hôtes guinéens. Un échange culturel très bien réussi!
Préparation pour le toit
Au courant de la semaine, nous avons poursuivi l’élévation des murs jusqu’à la hauteur de la troisième ceinture en prévision de la pose du toit. Nous avons reçu notre dernier chargement de briques le mercredi. Un petit pincement au cœur pour l’équipe qui voit la fin du chantier arriver à grands pas. Également, nos maçons ont continué la finition extérieure et ont réussi à crépir trois façades sur quatre du bâtiment.
Des matériaux à l’état brut
Étant donné que nos coffrages et nos échafauds sont de plus en plus hauts, nous avons besoin de bons supports afin de les tenir en place avec une bonne rigidité. Étant donné que le bois coupé est relativement dispendieux et qu’il prend un certain temps à arriver, nous avons dû utiliser du matériel moins coûteux et plus à portée de main, c’est-à-dire le bois rond. Mercredi, Alimou et un de nos employés sont donc allés en brousse afin de récupérer les arbres pour la continuation des travaux. Un retour aux sources pour Alimou qui n’avait pas bûché depuis 3 mois, lui qui s’ennuie de sa vie de bucheron. Au total 27 bois ont été transportés jusqu’au chantier ce qui devrait nous suffire pour le restant du chantier.
Premier melon africain
Jeudi matin, notre maître menuisier est arrivé au chantier avec une immense boule verte en nous mentionnant que cela était un cadeau. Faisant la taille d’une citrouille, nous nous sommes dit que peut-être qu’il s’agissait d’une courge guinéenne, mais c’est en discutant davantage avec les employés que nous avons appris qu’il s’agissait en fait d’une pastèque. Nous sommes aller la couper chez notre cuisinière et seulement la moitié du fruit fut assez pour tous les employés du chantier ainsi que nous. Malgré sa chaire blanche qui pouvait sembler ne pas être mûre pour nous, nous vous assurons qu’elle était très sucrée et rafraichissante.
Plus lourd que prévu
Nous avons terminé la semaine avec la livraison de nos premiers madriers de toit. Le plan initial était de faire des poutres simples de 2,5 madriers de longueur. Après une discussion avec Laurent Arsenault, notre ingénieur partenaire au Québec, nous avons convenus que les poutres devaient être des poutres composées de 3 madriers d’épaisseur par 2,5 de longueur afin d’assurer la durabilité du bâtiment. Petit soucis, lorsque que nous les avons débarqués, nous nous sommes rendus compte que les madriers étaient beaucoup plus lourds que prévus. Ça prenait 2 personnes pour soulever une seule poutre alors imaginez un assemblage de 7 poutres à 3m dans les airs. On a estimé que le poids d’une seule poutre assemblée pèserait au minimum 1/2 tonne.
Nous réfléchissons donc à une méthode de levage sécuritaire afin que personne ne se blesse. A suivre!
22 ans pour Amadou
Vendredi le 18 novembre, l’équipe a eu la chance de célébrer un troisième anniversaire en Guinée, soit celui d’Amadou. Pour l’occasion Adama avait préparé un gâteau aux bananes qu’il est allé faire cuire chez le boulanger du village. Les garçons avaient également ramené un paquet de Kitkat de Labé, tout ça en gardant la surprise pour Amadou qui était présent lors des achats. Adama ajouta même une couche de sa confiture de goyave sur le dessus du gâteau, pas besoin de vous dire que le tout fut succulant! Nous avons joué aux cartes toute la soirée, nous avons eu bien du plaisir en famille!
Découvertes gastronomiques
Samedi matin, les filles sont retournées au marché et elles en ont profité pour tenter une expérience culinaire: la peau de vache. Il y a un moment déjà qu’elles en cherchaient au marché mais ce n’est pas souvent que les dames le préparent. Finalement après avoir demandé à quelques personnes, elles se font conduire au kiosque convoité. Elles ont donc goûtées. Avant de poursuivre, je vous laisse apprécier la photo qui suit.
Alors, il s’agit de la patte de la vache préparée de manière à enlever le poil afin qu’il ne reste seulement qu’un bout de peau grasse. Le goût est un peu salé et l’odeur s’apparente à de la viande de vache qui rode autour de la boucherie. Les filles ont évidemment pris soin d’en ramener pour l’équipe. Malheureusement ce met n’a pas fait l’humanité. Heureusement, pas de gaspillage, la peau a su faire des heureux, nous l’avons donné à notre ménagé et à la famille qui habite dans l’annexe de la maison.
Le marché a aussi été l’occasion de magasiner les souvenirs à ramener à la famille.
On apprécie tout de même leur présence car on sait qu’à notre retour au Québec, tout ces petits moments vont nous manquer.
La vie africaine
Samedi soir, nous avons été invités une fois de plus à dormir dans une case et de souper dans la famille qui nous recevait. Celle-ci fut spéciale, car c’était un petit village connexe à Pilimini où habitent plusieurs de nos employés nommé Danthary II. Nous avons profité de l’opportunité pour organiser un grand souper avec tous nos employés et leurs familles. Nous avons acheté tous les condiments nécessaires pour un repas de 50 personnes même s’il semblait y avoir 70 personnes de présentes! Cela fut une belle soirée, très chaleureuse à cuisiner avec les femmes du village.
On se retrouve la semaine prochaine pour l’avancement du toit!